Dans le monde contemporain, rien ne semble justifier la primauté des formations juridiques parmi les cadres supérieurs de la police et de la gendarmerie, qui ont bien d’autres compétences à mobiliser que le droit. Force est ainsi de constater que sa plus large ouverture aux profils scientifiques confère à la gendarmerie une plus grande agilité dans l’appropriation du défi numérique. Les épreuves doivent donc être repensées, notamment dans les concours de la police, pour permettre aux non-juristes de postuler sans partir avec un handicap. Dit autrement, les forces de sécurité doivent veiller à intégrer notamment des profils scientifiques et numériques parmi leurs nouvelles recrues, y compris sur des postes de commissaires ou d’officiers. Police et gendarmerie devront pour cela renforcer leur attractivité en tant qu’employeurs par rapport au secteur privé et développer des atouts suffisants (rémunération, perspectives de carrière, formation, mobilité, …) pour identifier, attirer et intégrer les meilleurs éléments. Enfin, une mise en phase des processus de recrutement (calendrier des concours) avec les sorties d’école ou l’arrivée sur le marché du travail de jeunes diplômés permettrait d’éviter que police et gendarmerie ne soient des orientations par défaut (même si les attentats de 2015 semblent avoir changé la donne). Une campagne de communication adaptée, menée dans des établissements ciblés, tout comme le développement de contrats d’apprentissage, pourraient constituer d’autres leviers de sélection efficace des candidats.